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Pourquoi la présidentielle du 28 juin est importante pour la région et le monde?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Alireza Akbari

À seulement deux jours de l’élection présidentielle anticipée, les habitants de la capitale Téhéran et d’autres grandes villes d’Iran se demandent qui sera leur prochain président.

Le vote est prévu pour 28 juin et les campagnes télévisées sont déjà terminées. Tout est donc prêt pour ouvrir la voie à la plus grande démonstration démocratique du pays : l’élection du président de la République.

L’attente pour les résultats de la présidentielle iranienne s’étend au-delà des frontières du pays. L’évolution de la dynamique régionale à la suite de l’opération Tempête d’Al-Aqsa et de l’opération Vraie Promesse a incité les experts politiques du monde entier à suivre le résultat de l’élection du 28 juin.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré lundi 24 juin lors de sa conférence de presse hebdomadaire qu’une forte participation électorale à la présidentielle du 28 juin serait cruciale pour renforcer l’influence du pays dans la région et dans le monde.

Déclarant que les élections en Iran démontrent la puissance de la démocratie religieuse, Nasser Kanaani a indiqué que la forte participation des Iraniens aux élections, ainsi que leur rôle de premier plan, serait déterminante et renforcerait la puissance nationale dans la réalisation des objectifs de politique étrangère.

Selon les observateurs, cela témoigne aussi de la position influente de l’Iran, tant au niveau régional qu’international, en tant qu’acteur majeur et puissance stratégique qui a transformé les adversités en opportunités pour asseoir sa position dans le monde.

Compte tenu de la position géopolitique, stratégique et géographique unique de l’Iran ainsi que des capacités économiques du pays, les voisins et les pays du monde suivent attentivement les résultats de l’élection de vendredi.

Lors d’une interview accordée à Press TV, Hassan Beheshtipour, expert en politique étrangère, a fait part de la façon dont le paysage politique iranien est vu et observé dans le monde.

Selon lui, quel que soit le prochain président iranien, la politique étrangère de la République islamique d’Iran ne changera pas et son engagement international se poursuivra.

Le président Ebrahim Raïssi, qui a perdu la vie dans un accident d’hélicoptère 19 mai, a ouvert au cours de son mandat inachevé de nouveaux chapitres dans les relations de l’Iran avec les pays de la région et du monde.

Il a finalisé l’adhésion à part entière de l’Iran aux puissants blocs régionaux, aux BRICS et à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) après des années d’attente.

La politique étrangère reste cohérente

Beheshtipour a déclaré que l’idée dominante en Occident est que si Massoud Pezeshkian, ancien ministre de la Santé et législateur chevronné, est élu, les relations de l’Iran avec l’Occident s’amélioreront et si Mohammad Baqer Qalibaf, président du Parlement iranien ou Saïd Jalili, ancien négociateur nucléaire en chef, gagne la course présidentielle, le pays poursuivra une politique de « confrontation ». Mais selon l’expert, il s’agit d’une opinion fausse.

« Les politiques générales du pays sont déterminées par le Conseil suprême de sécurité nationale, dirigé par le président. Cependant, les décisions ne sont exécutoires que lorsque le Leader de la Révolution islamique les a approuvées », a-t-il déclaré lors de son interview accordée à Press TV.

Par conséquent, le président dispose d’une voix au Conseil suprême de sécurité nationale, et les membres du gouvernement tels que le ministre des Affaires étrangères, le ministre de l’Intérieur et le ministre du Renseignement disposent chacun d’une voix, a-t-il indiqué.

« Le point important est que Pezeshkian n’a jamais déclaré sa préférence pour une politique d’engagement ou de confrontation. Au lieu de cela, il a déclaré qu’il serait l’exécuteur des politiques majeures déterminées par le Leader », a déclaré l’analyste.

« À mon avis, si Pezeshkian devient président, il poursuivra à la fois une politique d’engagement avec l’Europe et les États-Unis, ainsi qu’une diplomatie avec des pays comme la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, le Japon, la Russie et d’autres pays de l’Asie de l’Est », a ajouté Beheshtipour.

En outre, cet expert en politique étrangère a déclaré que l’élection de Jalili ou de Qalibaf ne signifierait pas nécessairement que l’approche du partenariat avec l’Occident serait complètement abandonnée.

Faisant référence au gouvernement du feu président Raïssi, Hassan Beheshtipour a souligné que ce dernier avait élargi les relations avec les pays voisins et s’était concentré sur la coopération avec les pays asiatiques tout en poursuivant les pourparlers indirects à Oman avec les États-Unis pour faire lever les sanctions.

« Je crois qu’il s’agisse de Pezeshkian, de Jalili ou de Qalibaf, le prochain président sera l’exécuteur des politiques majeures déterminées par le Conseil suprême de sécurité nationale », a-t-il affirmé.

Importance régionale des élections en Iran

Hamidreza Taraghi, analyste politique, a souligné l’importance régionale de la prochaine élection présidentielle.

Taraghi a indiqué : « L’élection du 28 juin montrera la stabilité du pays, car elle aura lieu au milieu de la guerre génocidaire israélienne dans la bande de Gaza. »

Selon cet analyste politique, l’examen minutieux de l’élection présidentielle iranienne par l’Occident en amplifie encore l’importance.

Soulignant le soutien de l’Iran au « multilatéralisme » et à la fin de « l’influence américaine dans la région », Taraghi a affirmé que ces facteurs ont élevé le rôle du pays dans la réalisation des objectifs de puissants blocs régionaux tels que les BRICS et l’OCS, dont l’Iran est désormais membre à part entière.

« L’influence de l’Iran dans la région et son soutien au front de la Résistance découlent de la combinaison de la diplomatie et des tactiques sur le terrain », a-t-il déclaré au site Web Press TV, ajoutant que la poursuite de cette stratégie dépendrait, en partie, du résultat de la prochaine élection présidentielle.

Par ailleurs, Ahmad Dastmalchian, ancien ambassadeur d’Iran au Liban, a partagé son point de vue lors d’une interview accordée à Press TV concernant l’élection présidentielle anticipée et son importance.

« La présidentielle de vendredi aura lieu dans des conditions sensibles », a-t-il précisé, faisant allusion à la prochaine élection présidentielle américaine prévue en novembre.

« En outre, au milieu des crises internationales, l’élection iranienne pourrait être décisive », a souligné l’ancien ambassadeur d’Iran au Liban.

Diplomatie avec les voisins

Dastmalchian a qualifié de « réussie » la politique du gouvernement d’Ebarhim Raïssi à l’égard des pays voisins pour rétablir les relations avec certains pays.

« Cette politique doit être poursuivie par le nouveau gouvernement, car après tout les pays de la région et du monde arabe constituent une grande partie de la profondeur stratégique de la République islamique d’Iran », a-t-il déclaré.

« Dans une relation équilibrée et harmonieuse, nous devons avoir un bon discours envers les pays arabes, en particulier dans un contexte où le régime sioniste commet des crimes odieux et sans précédent contre le peuple palestinien ; il est donc nécessaire d’être unis contre ces crimes », a indiqué Ahmad Dastmalchian.

Soulignant l’ingérence militaire illégale de pays étrangers et leur présence déstabilisatrice dans la région, l’ancien diplomate a affirmé que la sécurité était « assurée ».

« Si nous souhaitons une région prospère et développée, les responsabilités du système de sécurité de la région doivent être clairement définies. Le gouvernement du martyr Raïssi préparait le terrain dans ce domaine et avait entamé des dialogues fructueux avec les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite », a-t-il déclaré.

« Le futur gouvernement doit poursuivre cette politique pour favoriser des initiatives globales en matière d’économie, de développement, d’infrastructures et de coopération avec les pays de la région, créant ainsi une atmosphère stable », a-t-il souligné.

Étant donné l’importance géopolitique de l’Iran, selon Dastmalchian, toute tentative d’exclure l’Iran des équations régionales sera vaine, car l’Iran a toujours été un lien vital entre l’Asie et l’Europe.

Affirmant que la République islamique d’Iran a toujours donné la priorité à la diplomatie avec ses voisins, comme l’exige sa Constitution, l’ancien ambassadeur d’Iran au Liban a précisé que tous les gouvernements ont adhéré à cette politique même pendant les périodes les plus difficiles de la guerre imposée.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV